Revenir au site

Le Mythe du Complot de Charles Eisenstein

6 février 2021

Je partage avec vous ci-dessous la traduction d'un essai de Charles Eisenstein paru en mai dernier, sur le thème sensible du Mythe du Complot. Ce thème est d'autant plus d'actualité en ce temps de grandes incertitudes, que la défiance de la population envers toute forme d'autorité est de plus en plus forte et que la recherche hâtive d'explications sur ce qui nous arrive peut parfois mener à de grandes confusions. Dans cette zone de turbulences, sur cette frontière subtile entre vraies et fausses vérités, Charles nous encourage globalement à plus de vigilance.
Si évoquer la théorie du complot permet souvent pour certaines personnes de clore toute discussion sur des thèmes qui remettent en cause le paradigme et le Système actuels, mettre la responsabilité de tous nos maux sur des groupes d'individus identifiés est souvent un moyen simplificateur pour éviter de nous remettre individuellement et collectivement en question.
Peut-être que la meilleure façon de nous comprendre mutuellement, c'est tout simplement d'expérimenter l'empathie ? En effet, imaginons que, quittant un instant nos certitudes, nous essayions de nous mettre dans la peau de cet.te Autre, nous nous apercevrions alors que l'Autre n'est pas si différent de Moi et que la Vérité est souvent au milieu du chemin.
Et pour Charles, une bonne part de la dystopie de contrôle, en cours de mise en œuvre, vient de ce qu'il appelle la mythologie de la Séparation : moi séparé de vous, la matière séparée de l'esprit, l’Humain séparé de la Nature.

Par exemple, nous expérimentons tous les jours des débats houleux entre 2 visions différentes de la médecine. J'aimerais tant que ces débats soient plus sereins et plus respectueux des personnes qui agissent de bonne foi, quelque soient les opinions que nous avons sur elles.
Ce n'est pas le cas de nombreux intervenants qui déversent leur venin sur les plateaux de télévision, alors que la plupart d'entre ces personnes ont d'énormes conflits d'intérêts qui ne sont jamais annoncés au public.
Je pense que la médecine est un art et non pas une science dure où les patients seraient mieux traités grâce aux statistiques Big Data.
C'est la relation de confiance entre médecin et patient que nous devons retrouver, en laissant aux médecins la liberté de leurs prescriptions. Ce n'est pas au Conseil de l'Ordre de dicter ce qui est bon et ce qui ne l'est pas.
La médecine a toujours fonctionné par essais et erreurs.
Cela a toujours été de la responsabilité personnelle de chaque médecin. Et la justice est là pour juger des abus qui pourraient advenir.
Dans ces débats sans fin, il y a tant d'études prises à témoin qu'il est toujours possible de ne considérer que celles qui vont dans le sens de nos a priori et de notre vision du monde.
Ce qui est regrettable, ce n'est pas que nous ne soyons pas d'accord sur tout.
C'est tout à fait souhaitable, car c'est ce qui fait une démocratie.
Ce qui est regrettable, c'est de ne pas avoir de respect pour les personnes qui pensent différemment de nous.